mercredi

Ecrire

Ecrire
Ecrire pour fuir, pour mieux en finir, pour mieux disparaître sous le poids des mots, pour mieux achever l'élan qui s'affaiblit, pour mieux exterminer l'ennui qui vous enlace, pour oser se lire dans sa propre glace, pour laisser venir les idées qui vous pèsent, pour oublier les heures qui ne servent à rien, pour dire ceux qu'on aime et pour les faire revivre, pour rompre le silence d'un coeur sans musique, pour noircir des pages d'idées transparentes,
pour laisser courir une main trop fébrile.

Courir
Courir pour mieux respirer l'herbe et les arbres, pour mieux se confondre avec les roseaux, pour mieux rêver la Terre comme un tableau, pour mieux saisir le sens du Temps et du Beau, pour traverser la vie comme un oiseau, pour s'épuiser sans but mais avec élégance et s'effondrer soudain, sans mémoire, sans souffle et sans regrets, courir après soi-même en croyant se battre, courir après son ombre et la voir immobile et narquoise, qui vous attend.


Attendre
Attendre que la vie et la mort ne fassent qu'un, que le Bien et le Mal ne se distinguent plus, que les espoirs déçus n'aient plus de raison d'être, que la sagesse même soit de ne plus penser, de ne plus oser, de ne plus bouger, attendre que la nuit, que la neige, que le jugement et que le sens tombent, et contempler...

Contempler
Contempler le présent, l'avenir et le passé, sans échelles, sans mesures, sans origines, contempler le dedans et le dehors, le plein et le vide, abstraitement, distraitement, sans être, sans respirer, sans vivre et sans mourir, sans attendre, sans courir et sans écrire.